CONFINEMENT SANS FIN

Publié le par Collectif Feignasse

 

(...) Bien qu’il soit aujourd’hui devenu impossible de lever le doigt pour poser une question sans être taxé de complotisme je vais, au nom de ces nombreux citoyens qui refusent d’arrêter de penser, prendre le risque de le faire.

Je préciserai tout d’abord que je n’étais, comme la plupart d’entre nous, pas opposé à un confinement apparaissant comme la seule mesure susceptible d’éviter l’engorgement de nos hôpitaux et que je m’y suis donc civiquement soumis. J’ai, pour protéger les autres, acheté des masques à prix d’or, aussitôt qu’ils ont été disponibles, je me suis privé du bonheur de voir mes proches, et j’ai scrupuleusement respecté les mesures de distanciation physique. Je me suis, en revanche, toujours refusé à prendre pour argent comptant le message officiel. Face à un virus et une maladie dont on ne savait pas grand-chose, je n’ai cessé de me méfier des discours catastrophistes de ces « experts » qui prétendaient – et prétendent d’ailleurs toujours – savoir à coup sûr comment les choses vont évoluer. Ayant depuis lors constaté qu’un nombre significatif de scientifiques et de penseurs de premier plan - biologistes, virologues, épidémiologistes, philosophes, psychologues, anthropologues, pédiatres, médecins, la liste est longue - remettaient en cause, et parfois du tout au tout, le message officiel, je me suis senti un peu moins seul.

J’imagine qu’il est un point sur lequel nous serons tous d’accord, c’est que notre système économique, de moins en moins solidaire, n’était pas prêt à faire face à une épidémie : ni masques, ni matériel de protection pour le personnel soignant, hôpitaux priés depuis de nombreuses années de justifier d’un taux d’occupation optimalisé, maisons de repos priées d’assurer de généreux dividendes à leurs actionnaires, laboratoires de recherche sous-financés par les pouvoirs publics et donc priés de faire appel à des fonds privés ce qui entraîne d’évidents problèmes de conflits – pardon de « liens » - d’intérêt, etc.
Nous n’avions, dans ce contexte, plus d’autre solution que le confinement généralisé, bien que cette mesure ait été définitivement abandonnée en tant que moyen de lutter efficacement contre les épidémies, au milieu du XIXème siècle : ce doit être ça le progrès !

Mais il est d’autres mesures dans ce confinement qui nous ramène vers des époques plus lointaines encore. Que des gens soient morts faute de soins – interdiction ayant notamment été faite aux généralistes de soigner leurs patients – est déjà très interpelant, mais la façon dont sont mortes des dizaines de milliers de personnes âgées en Europe, seules, abandonnées, sans que leur soit accordée la moindre possibilité de revoir leurs enfants, nous ramène à la barbarie pure et simple. Comment un être doté d’une part d’humanité, aussi infime soit-elle, a-t-il pu prendre une telle mesure ? Plus de 100.000 ans avant notre ère, l’homme de Neandertal enterrait ses morts. Les froids calculs – de surcroît totalement erronés – de quelques superordinateurs de l’Imperial College de Londres en ont privé l’homme du XXIème siècle : voici donc le progrès tel que nous le vendent Neil Ferguson et ses adeptes, adeptes auxquels les médias plus que jamais friands de catastrophes ont tendu – et tendent encore - si complaisamment leurs micros.

Que les médias aient mis à la une de telles balivernes n’a rien pour nous surprendre. Que les politiques y aient, dans la panique des premiers jours, accordé quelque crédit peut encore se comprendre. Qu’ils continuent aujourd’hui encore à se référer, les uns comme les autres à ces analyses catastrophistes, dépasse l’entendement.

Voici donc qu’un très léger rebond du nombre de cas observé dans notre petit pays, suscite une fois de plus une réaction incompréhensiblement disproportionnée. Nos « experts » poussent les hauts cris à la vue des chiffres, annoncent l’imminence de la « deuxième vague » et réclament aussitôt une réunion d’urgence visant à restreindre encore davantage nos libertés. Comparons donc ces chiffres « très préoccupants » avec ceux que nous avions au moment du pic épidémique et prenons à titre d’exemple les chiffres de la province de Liège. Ils me concernent au plus haut chef : c’est là que je vis.

Au moment du pic épidémique, du 13 au 19 avril, on y a détecté 1316 cas, soit une incidence de 119 cas par 100.000 habitants, ce qui est évidemment bien supérieur aux 50 cas par 100.000 habitants que la plupart des pays européens considèrent comme étant le seuil d’alerte. Était-il alors exigé de porter un masque ? Pas le moins du monde. Notre ministre de la santé en déconseillait d’ailleurs toujours l’usage pour les particuliers, en date du 27 avril, suivant en cela les recommandations de l’OMS, car ils pouvaient « donner un faux sentiment de sécurité ».

A quels chiffres astronomiques devons-nous aujourd’hui faire face pour que le port du masque soit à présent rendu obligatoire, non seulement dans les transports publics – ce qui se comprend bien entendu – mais également dans les magasins, les galeries commerciales, les musées, les cinémas et même dans certaines rues, ces chiffres qui ont permis à la presse de titrer « En province de Liège, les chiffres ont plus que doublé » ? Les chiffres ont effectivement plus que doublé : ils sont passé de 22 à 47, soit une incidence de 4,2 pour 100.000 habitants, soit 12 fois moins que le seuil d’alerte et pratiquement 30 fois moins qu’au moment du pic ! Quant à ma bonne ville de Liège, en dépit des nombreux fêtards qui s’y défoulent tous les soirs, on y constatait le chiffre très préoccupant de 5 cas sur la semaine, soit une incidence de 2,5 par 100.000 habitants ! Le nombre total de patients encore hospitalisés atteignait, la même semaine dans cette province qui compte 1.100.000 habitants environ, le très inquiétant nombre de 7 dont 2 en unité de soins intensifs. Des chiffres aussi alarmants ont tout naturellement conduit les autorités à imposer le port du masque sur le marché en plein air du dimanche matin.

Curieusement, aujourd’hui que le nombre de victimes a - fort heureusement - considérablement diminué, il ne se trouve plus un seul média pour le mettre en exergue. Et tout le monde semble avoir oublié que lorsque pratiquement plus personne ne meurt de la covid dans notre pays, 300 personnes continuent à mourir chaque jour… d’autre chose.

Il faut d’ailleurs constater que si nos gouvernants n’ont pas été très performants dans la gestion de la crise, ils se montrent irréprochables dans l’art de se dédouaner en pointant du doigt les responsabilités individuelles de leurs concitoyens. Le nombre très important de victimes dans notre petit pays ne serait donc pas dû à la pénurie de tests - et même à leur interdiction par arrêtés royaux…- , ni à l’absence de matériel de protection pour le personnel soignant, ni à la décision bien trop tardive d’interdire les rassemblements de masse, ni au désinvestissement constant dans le secteur des soins de santé, ni à l’interdiction faite aux médecins de traiter leurs patients, ni à l’abandon des personnes âgées dans les maisons de repos alors que les hôpitaux n’ont jamais dépassé 60% de leurs capacités d’accueil. Non, il ne serait dû qu’à l’incivisme de ces jean-foutre qui se sont permis de faire un petit barbecue familial dans leur jardin, ou de se promener dans un parc ou, plus grave encore, d’y faire un peu de sport en compagnie de quelques amis, ou à ces personnes âgées totalement inconscientes qui se sont permises d’aller faire leurs courses sans masque à l’époque où leur rareté en faisait un produit de luxe, et que dire de ces mères qui osaient, au mépris de toute règle, embrasser leurs propres enfants !

Le fait que l’immense majorité de la population continue à avaler de telles couleuvres démontre en tout cas que faute d’être efficaces dans la gestion d’une épidémie, nos responsables politiques n’ont plus rien à apprendre dans le domaine de la manipulation des masses. Rien d’étonnant donc à ce qu’à présent ce soit l’irresponsable « relâchement » de nos jeunes gens qui soit la cause du « très inquiétant » rebond de l’épidémie.  

S’il est possible que le petit masque chirurgical ou en tissu fait maison dont on nous impose l’usage ne soit pas complètement inutile – bien qu’aucune étude n’ait réussi à prouver sa réelle efficacité contre la transmission du virus – il est en revanche certain qu’il est très pénible – voire pour certains impossible - à supporter pendant un laps de temps très long. Le « relâchement » est donc inévitable. Il me semble d’ailleurs évident que plus les mesures sont coercitives – voire incompréhensiblement coercitives – plus ce risque de « relâchement » augmente. Comme le dit si joliment Bertolt Brecht : « On dit d’un fleuve emportant tout, qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent ».

Port du masque déconseillé en plein pic épidémique, obligatoire lorsque l’épidémie est sous contrôle : ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de ces flagrantes contradictions qui expliquent qu’un nombre croissant de nos concitoyens n’adhèrent plus aux mesures prises par les autorités. Mais ces contradictions prêteraient à rire si les conséquences de ce que je nommerais la « crise d’un confinement dont on ne voit pas la fin », en opposition à ce que le discours officiel continue à nommer « crise du coronavirus », n’étaient potentiellement aussi dramatiques. En effet, si le virus est responsable de nombreux décès, il n’est en revanche pas responsable des conséquences engendrées par des décisions politiques prises en suivant presque aveuglément les conseils de scientifiques qui sont sans doute très compétents dans leurs laboratoires aseptisés et dans l’étude du comportement des rats, mais qui semblent ignorer totalement ce qu’est un être humain.

Un être humain n’est pas qu’une addition d’organes dont il suffit d’assurer le bon fonctionnement pour qu’il soit en bonne santé. Comment pourrions-nous être en bonne santé sans éprouver un minimum de joie de vivre ? Et comment diable les pensionnaires de nos maisons de repos, privés de tout contact avec leurs enfants depuis bientôt 5 mois pourraient-ils éprouver de la joie de vivre ? Comment les retraités privés pendant 2 mois de leur café ou de leur partie de carte entre amis, pourraient-ils éprouver de la joie de vivre ? Comment nos jeunes privés de sport et de moments de détente – mais pas de la séduisante possibilité de se tuer à bicyclette pour le compte d’Uber – pourraient-ils éprouver de la joie de vivre ? Et qu’en est-il de nos enfants ? Privés d’école, privés de leurs copains, privés de leurs visites aux grands-parents, privés de jouer au grand air, sous prétexte que nos « experts » pensaient - et pensent encore pour certains qui n’ont décidément pas peur de s’enfoncer très profondément le doigt dans l’œil - que les enfants sont un important vecteur de transmission.

Le confinement nous a été présenté comme le nécessaire sacrifice auquel nous devions consentir afin de ne pas engorger nos hôpitaux et voici qu’à présent que nos hôpitaux sont pratiquement vides, on veut nous le présenter, contre toute analyse scientifique un peu sérieuse, comme la seule solution susceptible d’éviter une hypothétique seconde vague, en attendant un vaccin dont vous me permettrez de douter de l’efficacité tout autant que j’en redoute les effets secondaires. Je n’ai en revanche aucun doute à propos des plantureux bénéfices que pourraient en retirer quelques laboratoires avec lesquels il serait bon que nous sachions si nos « experts » entretiennent ou non certaines relations. L’inconditionnel soutien que l’Agence européenne du médicament vient d’accorder au remdesivir, sans qu’aucune étude indépendante ait démontré une incontestable efficacité contre le SARS-CoV-2 – sans parler de ses effets secondaires aussi nombreux que son élevé que son prix est élevé – me fait hélas craindre un certain nombre de problèmes de « liens » d’intérêt au sein de cette agence qui devrait, me semble-t-il, avoir pour principale mission de protéger la santé des européens  et non de consolider les dividendes des actionnaires d’une firme pharmaceutique. (...)

Patrick Waleffe
https://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/07/22/quelques-questions-d-un-electeur-a-propos-de-la-crise-307721.html

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