LE MOUVEMENT DES OCCUPATIONS

Publié le par Collectif Feignasse

 

L'histoire que nous vivons aujourd'hui est maintenant ensevelie sous des tonnes de communication gouvernementale. C'est notre histoire, rendue presque invisible si on ne fait pas attention à la raconter au présent. Parce qu'en réalité, la scène où se joue la tragédie des plus pauvres d'entre nous, c'est un théâtre à Paris, celui de l'Odéon qu'occupent des artistes - il était temps - et des «intermittents de l’emploi», c'est-à-dire les plus précaires des travailleurs et des chômeurs. « La fermeture des lieux de spectacle et de culture n’est pas sanitaire, elle est politique », a déclaré le comédien Samuel Churin au micro, dans un discours où il remet les pendules à l'heure.

Les revendications des occupants ne sont pas spécifiques au secteur de la culture, au contraire : suppression de la réforme de l’assurance-chômage, obtention d’une année blanche pour tous les chômeurs, et un meilleur accès pour toutes aux congés-maternité et aux arrêts pour longue-maladie. Difficile d'être plus clair face à un gouvernement qui fait semblant d'être sourd et aveugle. Si les théâtres sont fermés, il est grand temps d'utiliser leurs parvis pour débattre et s'organiser dans la lutte qu'il va falloir mener, maintenant que le saccage du bien commun - hôpitaux, écoles, retraites et droit au chômage - apparaît en plein jour, comme un paysage d'après-guerre. «Un à un, le gouvernement détruit les symboles du Conseil national de la résistance», a ajouté Samuel Churin. Et il est plus que temps de prendre conscience que nous sommes face à une équipe de super-prédateurs qui se sont arrogés les pleins pouvoirs, de plus en plus excités à l'idée de pouvoir détruire tout ce qui pouvait former une protection sociale.

Ce ne sont pas seulement les malades qui sont maintenant en danger, ce sont les vivants que nous sommes, menacés par une crise qui a ouvert la porte à toutes les prédations, nous destinant à devenir tous des mendiants, des indigents ou des mourants. Pas d'autre choix alors, il est grand temps. Rejoignons les théâtres, là où les cœurs battent encore. Et renvoyons les gouvernants, vite, comme on pouvait bannir les criminels au Moyen-Âge.

Tieri Briet

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En photo, les musiciens–occupants de l'Odéon accompagnent HK derrière les grilles du théâtre, ce samedi 6 mars 2021. © Jgp

https://www.youtube.com/watch?v=f13fJrTec0M&t=96s

 

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