LE PARADOXE DU CHÔMAGE

Publié le par Collectif Feignasse

LE PARADOXE DU CHÔMAGE

Le seul bémol nous vient des chômeurs. Le chômage est en effet un revenu destiné à ceux… qui ne travaillent pas. Mais si travail = revenu, le chômage est un paradoxe. Ce paradoxe est résolu tout simplement en scandant un slogan abrutissant : le travail d’un chômeur est de chercher du travail. Le chômeur doit donc, à plein temps, se consacrer à la recherche d’un travail. Il sera contrôlé, surveillé et devra se plier à des règles absurdes juste pour que sa situation s’apparente à un travail.

Mais si la recherche d’un travail est un réel travail, ne pas en trouver est un échec. Le chômeur qui n’a pas trouvé de travail, forcément car il est chômeur, est donc stigmatisé par le reste des travailleurs, rejeté, conspué, accusé de tous les maux et sert confortablement de bouc émissaire à une frange du spectre politique. La raison de cette haine du chômeur est tout simple : il est la preuve vivante que, non, le travail ne correspond pas à l’argent, que ce postulat fondamental de notre société est faux. Il en résulte un très bel exemple de dissonance cognitive : face à la contradiction, l’humain cherche à simplement se débarrasser du symptôme : le chômeur.
C’est également pour cela que le principe du revenu de base se heurte si souvent à un mur : il n’est pas compatible avec le postulat revenu = travail.

Pourtant, les bénévoles, les parents, les artistes, les gens actifs savent tous qu’on peut travailler sans revenu. Et tous les riches savent qu’on peut avoir un revenu sans travailler. Une fois qu’on a accepté de se débarrasser de ce postulat, la plupart des mouvements sociaux et leurs réponses politiques nous apparaissent comme grotesques.

http://ploum.net/au-fond-quest-ce-que-le-travail/

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